Mon coloc a déserté.
Eh oui!
Le veinard.
Il a osé................................................prendre des vacances!
Avouez que c'est clairement in-a-cc-ep-ta-ble ça, vous êtes d'accord?!
Et pour une semaine en plus. Si, si. J'vous jure.
Bon.
Alors que fait-on dans ces cas là. On y pense pendant la journée, on se dit " ce soir, je rentre, et il n'y aura personne pour m'accueillir avec un sourire et un "salut, ça va?"", alors, forcément, on déprime un peu. Pas longtemps.
Une fois rentrée, je prends mes aises, je me sers des pâtes bolo qu'il a eu la ***gentillesse*** de me laisser pour le repas de ce soir.
D'ailleurs...puisque nous y sommes, parlons en un peu, de ces pâtes bolo (j'entends déjà mon coloc dire "ro naaaan t'as pas parlé de ça ??"). Sisi.
En lisant ces lignes, tout individu normalement constitué se dirait, " pâtes bolo, mmm" en se frottant vigoureusement le ventre.
Moi pas.
Voyons pourquoi.
En août, nous avions aidé à organiser l'après-midi barbecue qui avait lieu dans notre résidence, et comme nous étions un des appartements les plus proches dudit barbecue, nous avions accepté la lourde responsabilité de stocker les steaks dans notre congélateur jusqu'à ce que le reste de viande soit épuisé.
Le temps passe, le soleil se couche, et on remballe tout après une après-midi fort agréable.
Quelques jours plus tard, j'ouvre le congélateur.... " Les steaks! Oh naaaan ! Jeff ! "
Voilà, d'où l'adage "steaks réfrigérés, t'as pas fini d'en manger".
Et pas deux - trois steaks.
Nan.
Dix - vingt plutôt.
Depuis l'histoire de la vache folle, je raffole nettement moins de viande hachée, d'où mon cri de désespoir en me rendant à l'évidence: il allait falloir se les descendre, ces steaks.
Vous comprendrez mon désarroi, j'en suis sûre.
Alors que je demandais à Jeff d'un air désespéré comment on allait bien pouvoir liquider ces steaks, il me répondit le plus naturellement du monde: " ben on va bien trouver...des pâtes bolo par exemple". Notez l'ingéniosité du garçon.
Alors depuis ce jour béni ***attention ironie*** ou nous avons accueilli ces braves steaks chez nous, il s'est rarement passé une semaine ou nous ne mangions pas des pâtes bolo. Toutes les sauces tomates y sont passées, de la plus "cheap" à la plus "bio". Je dois dire que je n'y ai pas vraiment vu de différence, une pâte bolo reste une pâte bolo (ouch..attention je vais me mettre à dos l'association de protection de la pâte bolo...).
Souvent, le coup de la pâte bolo, c'était pour les soirs ou ni l'un ni l'autre n'avait envie de se creuser les méninges pour savoir ce qu'on allait manger. Souvent aussi, quand je demandais à Jeff s'il avait prévu quelque chose pour le repas, je prenais bien le soin de rajouter toutdesuiteaprès "et ne me dis pas : pâtes bolo!!".
Il y eût quelques fois ou j'ai eu droit à un "et riz bolo?", mais le silence qui a suivi parlait de lui même.
Tout cela pour dire que bon, ce soir en rentrant, après une journée fatiguante, je trouve sur la plaque deux casseroles, et je me dis:
" Rooo, il est quand même trop mon coloc, il m'a même laissé à manger pour ce soir!".
J'ai regardé de plus près...."ah...des pâtes bolo...."
.....
J'a-i-m-e les attentions de mon coloc. Cette soirée n'aurait pas été ce qu'elle est sans les pâtes bolo.
Revenons à nos p'tits moutons.
Donc, que fait on quand un coloc a déserté, et qu'en plus comme cadeau de départ, il vous laisse des pâtes bolo?
Et bien on déprime. On déprime, on traîne ses guêtres dans l'appartement, la larme à l'oeil, en mémérant que manger des pâtes bolo un vendredi soir toute seule, c'est po une vie ça, non! ( qui a dit "elle exagère" ? Tu sors !)
Mais bon comme ça va bien cinq minutes ce genre d'attitude, on se sert un verre de vin, on met la radio à fond, et on se love dans le canapé. Ah, la belle vie... je peux enfin écouter Patrick Juvet et la compagnie créole à l'envi ( toi, au fond, qui a gloussé, tu crois que je t'ai pas entendu ? tu sors aussi)

Je serai accompagnée d'une autre membre de l'association CDA (les "colocs délaissés anonymes"). On va se soutenir toutes les deux.
Et puis si ça ne suffit pas, comme dirait si bien mon cher coloc au sens de l'humour toujours plus aiguisé: " tu seras pas seule puisque tu as tes plants de tomate".
Merci Jeff. Et bonnes vacances hein.