'Night, lecteur !
Crédit photo: Wikimedia
Oui à cette heure tardive où j'écris, tu es sans doute déjà dans les bras de Morphée. Moi, je viens de rentrer.Ce soir j'ai eu un sentiment que je n'ai que trop peu souvent, mais qui fait tellement de bien, alors je le partage avec toi lecteur.
Je me suis retrouvée dans une salle bondée de pontes d'entreprises plus prestigieuses les unes que les autres, de ministres et autres, pour une soirée de remise de prix, en fonction de certaines catégories de projets. Ne cherche pas, je ne t'en dirai pas plus, d'autant plus que le projet auquel j'ai participé a gagné un prix. Je suis donc passée devant le photographe.
Tout ce qu'on peut dire, c'est que je ne regrette pas les 1 heures 30 de préparation avant de partir, et encore moins d'avoir finalement choisi ma robe imitation d'un Versace Couture faite sur mesure (vi, j'ai ça dans mon armoire). J'aurais mis autre chose que je ne me serais pas sentie à ma place, c'est te dire le niveau de fashion de ce que j'ai cotoyé ce soir. Ça brillait plus que la Tour Eiffel pendant ses dix minutes de scintillement, tu visualises ?
Mais on n'est pas là pour parler chiffons.
Non, on est là pour dire, une fois n'est pas coutume, combien on aime l'Irlande.
Avant de partir, je m'étais quand même bien mis la pression. Sachant qui serait présent, à commencer par la direction de mon entreprise, j'angoissais déjà avant d'arriver en pensant aux thèmes de conversations. Eh oui - comment faire bonne impression ? Question légitime, tout de même.
Mais je réfléchissais à la française !
En Irlande, le patron côtoie le subordonné et tout le monde, dans une ambiance joviale de fête, appelle tout le monde par son prénom ! "Salut Tom, ça gaze ?" "Alors, pas mal le gueuleton hein ?". Ce genre là, décomplexé. Tu vois, en Irlande, on ne se prend pas la tête, on discute avec tout le monde, comme si on se connaissait depuis des lustres. On initie des conversations, on apprend des choses, on partage des expériences. Toujours avec bonne humeur et surtout humour.
Ce soir, j'étais la seule "étrangère" de mon entreprise. J'ai discuté avec des irlandais que je cotoie d'habitude dans mon travail sans jamais prendre le temps de vraiment leur parler, j'ai rencontré et bien échangé avec des managers que je ne connaissais que de nom, j'ai découvert, j'ai partagé, j'ai lié des contacts précieux, bref, j'ai passé une super soirée. J'ai découvert qu'une personne qui ne m'avait pas du tout donné cette impression, était aussi fervente ecology-lover que moi...qu'il y a des éternels amoureux de la France, qui pardonnent tout à ses habitants, même ce que je trouve condemnable...que les gens s'intéressent aux autres, passent du temps à approfondir le sujet de l'Europe...Quel bonheur !
Oui quel bonheur de pouvoir échanger avec des personnes aussi ouvertes d'esprit, aussi voyageurs que les irlandais. Si seulement les français faisaient l'effort de voir ailleurs comme l'on vit...ça en ouvrirait des portes...et on en verrait des comportements changer...
Je sais que j'ai bien de la chance d'être dans l'entreprise dans laquelle je travaille. Mais je mesure cette chance encore plus ce soir.
J'ai du mal à exprimer tout ce que je ressens. Une mixture de bonheur, de gratitude, de légèreté, de "c'est pour CA que j'aime l'Irlande", de confiance en moi...de plein de choses en fait.
C'est vrai, l'Irlande permet de prendre en confiance en soi. Elle permet de se rappeler que finalement, derrière les titres il y a d'abord des gens. Et ça on ne l'oublie pas ici. Elle permet de se dire que tout ce qu'il faut faire pour échanger c'est de faire le premier pas vers les autres. Creuser, questionner, échanger de précieuses minutes de "partage de longueur d'ondes".
Que te dire de plus lecteur, moi qui n'arrive pas à exprimer cette satisfaction que me procure l'échange avec l'autre....que de ne pas réfléchir à la française et de te lancer...à la découverte de ce que ce pays, à travers ses habitants, à a t'offrir de plus beau.
Je suis repartie le coeur léger et rempli de bonnes choses en même temps : des remerciements pour mon travail, un souhait de retravailler avec moi. Et ça, ça vaut tout l'or du monde. Ce soir j'ai simplement envie de dire Merci à l'Irlande pour ces moments que la France n'aurait sans doute pas pu, ou su, me donner.